Perceptions erronées

Un homme veut accrocher un tableau au mur.

Il possède un clou, mais pas de marteau. Le voisin en a un, que notre homme décide d’emprunter.


Mais voilà qu’un doute le saisit :

« Et si le voisin s’avisait de me le refuser ?
Hier, c’est tout juste s’il a répondu d’un vague signe de tête quand je l’ai salué.
Peut-être était-il pressé?
Mais peut-être a-t-il fait semblant d’être pressé parce qu’il ne m’aime pas?
Et pourquoi ne m’aimerait-il pas?
J’ai toujours été fort civil avec lui, il doit s’imaginer des choses.
Si quelqu’un désirait emprunter un de mes outils à moi, je le lui prêterais volontiers.
Pourquoi refuse-t-il de me prêter son marteau, hein ?
Comment peut-on refuser un petit service de cette nature?
Ce sont les gens comme lui qui empoisonnent la vie de tout un chacun!
Il s’imagine sans doute que j’ai besoin de lui.
Tout ça parce que Môssieu possède un marteau.
Je m’en vais lui dire ma façon de penser, moi! »

Et notre homme se précipite chez le voisin, sonne à la porte et, sans laisser le temps de dire un mot au malheureux qui lui ouvre la porte, s’écrie, furibond :

« Et gardez-le votre sale marteau, espèce de malotru! »

Auteur : inconnu